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Synthèse & Recommandations


Rappel des Objectifs

Même si ces catastrophes sont d’origine naturelle (climatique ou tectonique), la cause réelle de leur survenance est généralement anthropique. Une infrastructure non adaptée à son environnement, qui ne considère pas les actions des manifestations naturelles, subira leurs conséquences et présentera de ce fait un facteur de risque élevé vis-à-vis des instabilités de terrain.

Dans sa deuxième édition, cette journée technique participe aux efforts visant la promotion de la culture de la prévention des risques naturels chez les ingénieurs du BTPH qui sont les réels acteurs de l’équipement du territoire. Bien définir et gérer le paramètre risque lors de la conception des infrastructures - peut améliorer leur résilience vis-à-vis des manifestations naturelles.

Synthèse des travaux

Les travaux de la journée ont été inaugurés par une allocution de bienvenue prononcée par la directrice de l’Ecole, Professeur MEKIDECHE-CHAFA Fawzia.

Dans le volet institutionnel, Monsieur BENOUAR, professeur à l’USTHB, a exposé le cadre d’action international pour la réduction des risques des catastrophes.  Il a expliqué que tous les pays travaillent à réduire leur niveau d’exposition aux risques des catastrophes. Il a présenté les principaux objectifs du cadre international de SENDAI (2015-2019) pour la réduction des risques des catastrophes ui remplace le cadre d’action de HYOGO (2005-2015). 

Les actions visant la réduction des risques sont énoncées globalement dans ces frameworks et doivent être traduites localement en respectant les conditions propres à chaque pays, régions ou même commune. Le rôle de la délégation nationale aux risques majeurs, l’organe national chargé de la réduction des risques de catastrophes, institué dans le cadre de la loi 04-20 du 25 décembre 2004 relative à la prévention des risques majeurs et à la gestion des catastrophes dans le cadre du développement durable, a aussi été décrit.

Dans le volet technique les experts internationaux, messieurs PLOTTO, MOLLIER et OUARZIDINI ont présenté plusieurs cas de glissements de terrain intéressants en prenant soin d’expliquer les investigations réalisées pour l’étude et la formulation de la solution de confortement retenue.

L’après-midi monsieur Luis-Miguel SOPEÑA MAÑAS a mis en avant l’apport de la géomorphologie et de la cartographie dans la détection des versants instables. Messieurs PLOTTO et ROGNON ont présenté des études de cas d’éboulements rocheux. L’étude relative au cas particulièrement meurtrier survenu à AOKAS le 24 février 2015, présenté par Monsieur PLOTTO, - a retenu l’intérêt de l’assistance notamment par la méthode avancée utilisée pour cartographier en 3D le massif rocheux (relevé de photogrammétrie LIDAR à partir d’un hélicoptère) à l’effet de tester dessus la solution de confortement envisagée (clouage + filets).

Les présentations de la matinée comme celles de l’après-midi ont été suivies de débats animés et fructueux durant lesquels ont été posées des questions pertinentes qui ont suscité des enrichissements de la part des experts et de l’assistance.

Les travaux de la journée ont été clôturés par une intervention de la directrice de l’Ecole, Prof. MEKIDECHE-CHAFA qui a remercié tous ceux qui ont contribué à la réussite de la manifestation (sponsors, experts et participants).

Compte tenu de l’intérêt du sujet, la journée a vu la participation d’un grand nombre d’ingénieurs d’entreprises et de bureaux d’études, de représentants et responsables de secteurs clés chargés de la réduction des risques à l’image des départements ministériels des TP et de l’environnement.

Parmi les principales structures qui ont participé à la journée il est utile de citer : le groupe GITRA, l’Algérienne des Autoroutes, le Ministère des Travaux Publics et des Transports, le laboratoire LCTP, le bureau d’étude SAETI, des écoles supérieures et des universités, des entreprises, etc.

L’intérêt de la manifestation n’a pas échappé aux médias avec ses segments écrit et télévisé qui se sont déplacés nombreux pour assurer la couverture de l’événement.

Principales recommandations

Les communications présentées lors de la journée et les débats riches et fructueux qui les ont suivis ont permis de conclure que :

  • Dans un contexte de développement durable le fatalisme généralement affiché par les sociétés humaines devant les catastrophes naturelles est remplacé par la culture du risque qui prône la gestion sécuritaire du risque dans toutes les actions de développement (aménagement, construction, …).
  • Comprendre les phénomènes naturels responsables des glissements de terrain et des éboulements rocheux permet d’apprendre à mieux vivre avec ces risques.

La construction de la culture du risque peut être réalisée par la formation et par des actions de sensibilisation à l’attention de tous les acteurs des territoires, et plus particulièrement les pouvoirs publics aux niveaux national, wilayal ou communal ainsi qu’à tous les responsables de l’équipement de ces territoires (ingénieurs, aménageurs, …)

Les travaux de la journée ont permis d’émettre des recommandations qui consacrent l’objectif principal de la rencontre : contribuer à la construction de la culture de la gestion des risques parmi les professionnels du BTPH par la formation, la recherche et les bonnes pratiques de gestion.

Dans un contexte national marqué par une vulnérabilité croissante de nos villes liée à une urbanisation non contrôlée et une rareté de plus en plus marquée de terrains à bâtir stables et non accidentés, il est proposé de travailler à tirer le meilleur profit des nombreux cas d’instabilités de terrain (glissements et éboulements rocheux) qui se sont produits.

Dans ce contexte, les principales recommandations peuvent être synthétisées comme suit :

  • R1 : Rééditer cette journée périodiquement et organiser d’autres manifestations sous différentes formes (séminaire, atelier, …) à l’effet d’amener les professionnels et les universitaires à partager leurs expériences et savoir-faire en la matière. C’est par un travail collaboratif que professionnels et universitaires parviendront à élaborer ensemble les dispositifs de gouvernance des risques tels que prévus dans le cadre de SENDAI (2015-2030).
  • R2: Introduire les notions de risque et de gestion du risque très tôt dans les cursus de formation des ingénieurs et organiser des formations répétées pour les ingénieurs et les cadres des entreprises dans les thématiques de prévention des risques naturels (glissements de terrain et éboulements rocheux) ;
  • R3: Analyser les cas de glissements de terrain et éboulements rocheux dans le cadre de projets de recherche appliquée et de thèses de doctorat (portés conjointement par l’université et l’entreprise et conduits par des professionnels et des universitaires) à l’effet de mieux comprendre les causes et les mécanismes qui les ont réellement contrôlés ;
  • R4 : Travailler à valoriser les cas de glissements de terrain et éboulements rocheux qui se sont produits pour cartographier ces risques à l’échelle d’une région. Ces cartes pourront servir aux pouvoirs publics comme aide à la décision relativement aux actions d’aménagement futur des territoires ;
  • R5 : Lancer des projets de recherche avec les entreprises pour la caractérisation géotechnique, le suivi et l’étude par la modélisation, de la stabilité des terrains qui sont touchés par les glissements de terrain et éboulements rocheux.

 

Le Comité d’Organisation